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20 mai 2012

Il pleut dehors comme il pleut dans mon coeur.

Il pleut dehors comme il pleut dans mon coeur. Doucement tout se met en place. Les éléments s'emboîtent les uns avec les autres. Les mots s'enchaînent, s'imbriquent, s'accrochent, se mêlent.
Et puis je me souviendrai enfin de tout ce que vous m'avez donné – montré.
Il n'est plus temps d'écrire – ni de raconter autre chose que ce qui n'est pas arrivé, comme si un fil de soie était tendu entre le ciel et la terre – ni ne peux, ni n'arrive à écrire autre chose – que ce qui apparaît derrière les arbres pour envahir une salle obscure.
Je n'y suis pour rien. Je n'en veux plus. Je pense enfin que le dire me permettra de l'oublier.
Paix – mouche – chant – musique. Il est des mots qui pleuvent et des jours sans fin.
Des textes inachevés – incomplets – inaboutis – qui n'ont pas d'autre fonction que leur existence – pas d'autre sens que celui qu'on leur donne – pas d'autre qualité que celle de se taire – d'interrompre cette mélopée inaboutie d'un chanteur aphone.
Et si quelque part quelqu'un pouvait profiter de ce silence pour nous parler de lui, de son voyage – de son amour – du plaisir d'exister, de la peur de mourir, des bruits du vent, de l'eau, des nuages et des oiseaux.
Une douce torpeur envahit mes sens engourdis sans que je puisse résister plus longtemps à cet appel – et lorsque je réalise la difficulté à être avec ceux qui m'accompagnent dans le long parcours de l'expérience inaboutie d'une existence sans autre but que celui de pérenniser la vacuité d'être dans un monde d'apparences de mirages qui visent à distraire chacun de sa destinée – l'âtre s'est mis à crépiter – les flammes lèchent doucement les bûches. Plus de vent, plus d'air – plus d'espace.

Bonnard Pierre Bonnard, (1867-1947) 

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Commentaires
P
cher monsieur,en cherchant ce que m'évoquait votre texte ,c'est le mot ''mouche' qui m'est venu à l'esprit . Mais pas seulement avec lui ses dérivés paradigmatiques : mouche<br /> <br /> souche<br /> <br /> louche<br /> <br /> bouche<br /> <br /> couche<br /> <br /> touche<br /> <br /> jeux de 'mot à mot'. Mais ce qui me semble remarquable ( et pertinent du point de vue de l'intertextualité ) est que au moment de cette intuition , de suite après j'ai lu la <br /> <br /> phrase : Paix-mouche-chant-musique .Alors que je n'avais pas rencontré ce mot jusque à cet instant<br /> <br /> dans votre texte .Et mon étonnement est d'autant<br /> <br /> plus fort que plus loin ,un autre jour ,vous prenez ce sémantème de la mouche pour continuer votre écriture .<br /> <br /> Phil
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