Sœur Anne, Frère Ane, Le petit âne est

Sœur Anne, Frère Ane, Le petit âne est mort.
Compagnon - compagne - amie - Annie.
Retour - départ - arrivée. Mais où es-tu donc passée ?
Mon ami, ma sœur, ma compagne.
Je suis seul ce soir devant la cheminée - au coin du feu. Le bois crépite - les flammes s'élèvent. Murmure - dehors le vent siffle. Douceur - torpeur - bien-être - chaleur.
Les draps tièdes - ton corps chaud. Le rêve m'envahit. Au clair des étoiles. Le chant du monde. Le ronron du clocher. Etincelles de vies. Trous de mémoire. Espacement du désir. Gestation du vent.
Souffle rauque. Cri dans la nuit. Grondement lointain. Retour de randonnée... Chez moi - chez lui - chez toi - ensemble - à nouveau - pour toujours.
Où es-tu ? Une clameur troue la nuit. Un cri d'amour. La chouette prend son vol.
Drôle de soirée. Tu es revenue et pourtant tu n'es pas là. Je suis seul de toi - seul avec moi - seul sans toi.
Que sommes-nous devenus ? Ce soir - au pied de la fontaine - sous la lumière de la lune.
Plus rien ne me parle. Anne s'est tue. Ane est parti. Une autre fois - un autre jour - une autre nuit - sans toit - sans elle - à tire d'aile - dans l'obscurité - au cœur d'un rêve - nudité rutilante - image d'un corps - d'une âme - désir de toi. Tout se tait. Tout se dissout dans la clarté du petit matin. A l'aube d'un jour nouveau - celui de nos retrouvailles. Espérance d'un monde nouveau - d'une autre vie.
Voyage au cœur de la nuit. Vraiment ? non, plutôt découverte d'un nouveau matin - au-delà des péripéties d'un parcours sans fin - et des heurts sur les cailloux du chemin.