Encore – jamais – j'y suis – sans bruit – sans

Encore – jamais – j'y suis – sans bruit – sans mot – sans autre sens que sang mêlé – a – la – comme – six mots écrits avec un sismographe – vert – dur – rat – mol – eau.
Jeu sans mots – Jouer autour du verbe issu de la reconstruction des amas de traces de la vertu à venir loin de moi – masse mi en silence.
Il est étrange de ne pas dire – non de ne pas arriver à dire ce qu'on ne sait pas – par ailleurs lorsque brille la lumière du soir au fond du jardin du souvenir des amis oubliés. J'aurais tant voulu que tu ne viennes pas aux obsèques démantibulées des amours éteints.
En fait j'ai une seule chose qui me tient vraiment à coeur, c'est de partager le vide sidéral des objets (démantibulés) qui hantent mes souvenirs.
Je ne parviens pas non plus à entendre ce que vous me dites d'une condition humaine qui accepterait que chacun puisse évoluer dans la sphère observable du périmètre choisi des esclaves disparus.
Les images volantes s'accrochent aux réverbères.
Les sons n'arrivent pas à s'aligner au gré des vents.
Il n'est plus – à devenir – ni à percevoir – il n'existe plus l'objet oublié dans la mémoire oubliée.
Je sais enfin que je ne suis plus là – pas autant – pas pour longtemps – plus jamais – auparavant – je ne peux pas le dire. A quoi bon. En quel honneur. Et si la nuit arrivait avant le jour ? le son avant le bruit, le vent dans les branches...
Son – mot – heure – laid – mort – vertige – expiration – écho – eau – est – Ah – moi.
Ce qui se dit et ce qui ne se dit pas.
Ce que l'on sait sans jamais l'avoir appris.
Ce que l'on apprend chaque jour à chaque instant.
La respiration – le souffle – le vent – l'esprit – Au fond de soi – de la caverne – du lit – du bois.
Vouloir – voulu – vermoulu – mordoré – serti de pierres et d'incrustations multicolores.
Il est aussi des choses simples – sans bruit. Des choses qui reviennent tout au long de la journée – en forme de mélopées suaves et de vastes étendues.
Tout glisse au soir – noir désir – chair rubiconde – espace rainuré – Ramification sans fin d'une branche accrochée au balcon du retour.
Il est des images inconnues qui ne peuvent être chassées.
Il est des espoirs insensés au goût de cerise.
Il est aussi des soirs insondables et des matins brumeux.
Il est venu quelqu'un que je ne reverrai plus.
Il est passé ce jour qui n'aurait pas pu arriver.
Il n'est plus question d'entendre – ni d'attendre – ni même d'espérer – ce qui n'a pu – plus – ar – mi – sol – là – A – M – o – q...
J'y suis enfin.

Tàpies