Etre avec. Rechercher. Savoir regarder. Depuis

Etre avec. Rechercher. Savoir regarder.
Depuis longtemps, je rêve d’exister, comme si les deux pouvaient être accrochés autrement qu’en rêve.
Rêver de vivre ou vivre en rêvant – en rêve – La seule façon d’exister. Lorsque je me suis assis devant, ou derrière la table, il est arrivé comme une image –  une vision –  un autre.
Je lui écris ces mots du plus profond de ma, de mon existence. Je ne les arrange pas. Ils viennent à moi plutôt que de moi. Ils ont leur propre existence, leur propre sens, leur couleur, leur goût. Je me les garde, dans ma réserve, dans mon ordre.
Lorsque j’ai voulu en saisir un pour l’envoyer au loin, il s’est échappé – il a disparu comme une balle lancée au loin. Il s’est perdu dans l’immensité du désert. Trêve de dessert. Comme si l’instant pouvait s’arrêter un tout petit peu.
Il est bizarre de ne pas reconnaître les mots – les paroles – ce que je dis, j’ai dit –  je dirais.
Je suis aussi celui qui oublie. Qui ne veut pas me souvenir. Qui trouve incongru de se rappeler. De ne pas fuir le passé autant que le présent, dans une démarche à l’envers.
A l’envers de soi, à l’envers du décor. A la poursuite de ce qui est derrière, qui n’arrive pas à se dire, à être énoncé.
Tel un dieu sans nom – innommable et innommé – refuge de nos certitudes, de nos doutes – de nos paroles.
L’utilité du non être – de la non vie – de ce qui n’advient pas ou plus – de ce qui n’existe pas – de la perte – du manque et de l’invisible rendu réel…