Ça me dit. Ça m'a dit. Tous ces mots qui

Ça me dit. Ça m'a dit. Tous ces mots qui arrivent, qui m'arrivent et viennent heurter mon carapace comme autant de gouttes sur le tambour de mon crâne.
Tout est là. Tout vient. Tout s'en va. Le feu gronde. Le volcan gémit. La terre est noire. Le vent chaud.
Dehors les enfants jouent. Entre la musique de la rue.
Je suis las et là - ici peut-être.
Je pense à elle - à nous - à eux. A ceux que j'ai abandonnés, à ceux qui m'ont abandonné et qui pourtant m'accompagnent comme autant de souvenirs, autant de petits cailloux au fond de ma poche. Image du Petit Poucet perdu au fond des bois.
Mots. Notes. Vertiges. Peurs. Rythmes. Bruits.
Les mots de Chantal me reviennent. Comment parler d'amour après. Elle a appelé son fils Aimé. Existe-t-il quelque chose comme l'amour entre bourreau et victime - entre vivant et mort - entre ciel et terre - entre moi et toi.
On peut aussi tuer par amour. On tue toujours par amour.
La haine n'existe pas sauf comme négatif de l'amour.
Ce n'est pas par hasard que Christ est mort en croix, victime de l'humanité qu'il voulait sauver.
Dans l'ordre de l'humain vaut-il mieux être bourreau que victime ?
Je vous le demande à vous qui êtes les deux. A toi qui m'accompagne tout au long de ma vie, à toi qui ne veut être ni l'un ni l'autre, ni moi - ni toi - seulement elle - la sorcière ou la fée.
Les mots s'en vont. Ils glissent comme du sable entre les doigts.