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5 mai 2009

à mots amours

Encore une fois j'ai oublié ce que je voulais te dire – ou plutôt ce que j'aurais voulu te dire. Mots perdus et retrouvés – maux perclus – mots à dire –  Maudire –  Mots d'hier et d'aujourd'hui – mots cent fois répétés – ressassés.
Caché derrière chaque mot, quelqu'un – un inconnu – un souvenir – un rêve – un devenir – Plus d'espace – plus de temps – plus d'ombre. Le jour s'éteint doucement dans la torpeur du soir. Plus rien ne bouge. Plus rien n'existe.
La voix d'un passant pressé. Le bruit du crayon sur la page. Autant en emporte le vent.
Qu'est-ce à dire ? Qu'ai-je ouï ? Fil des mots – Fantasmagorie imbécile d'un vertige embrumé – Faconde festoyante d'un hilare ravaudé un jour d'anniversaire du Jacquemart endormi.
Le bruit d'une cloche de cathédrale rompt la course des mots jetés à la volée dans un sillon.
Je sais où je vais et ne veux pas le savoir. Plus rien ne m'interroge dans le vide qui borde l'essence de la destinée humaine d'un allumeur de réverbère qui aurait perdu sa moitié.
Fixation – saturation – éclat de rire – passation.
J'ai à partager cet instant avec toi – à retrouver, dans un au-delà des mots, un silence assourdissant – moite – saturé – empreint de gravité et d'amitié tranquille. Je pense à toi – camarade – ami d'un soir – ami d'hier et de demain – celui ou celle qui m'a accompagné si fidèlement jusqu'ici.
Filet de traîne sur le quai de mes angoisses.
Vacarme du vent dans les branches de l'oubli. Tout se joue, tout est joué – Tout est arrivé parce que les mots l'autorisent, parce que les mots peuvent dire – que leur réalité est plus forte que les chaînes. Ce que je dis existe au-delà du geste – au-delà de la vie. Valise de mots sur le quai du départ pour Cythère. Et la chair s'est faite verbe pour inventer des amants magnifiques, pour permettre de se retrouver dans un ailleurs sans nuages – sans larmes et sans cris.
Étrange proposition que celle d'un ailleurs où tout devient possible – tout devient réel – tout existe et renaît et ressuscite. Illumination d'un soir d'orage éclairé par les éclairs.
Silence rempli du bruissement des voix éteintes des poètes sans vie dont il ne reste que les textes comme autant de feuilles sur le trottoir de mes souvenirs.
Gazouillis comme un rire d'enfant triste. Mots qui coulent, qui s'enfuient, qui dégringolent, qui échappent et s'éparpillent au gré du vent. J'aurais voulu vous retenir plus longtemps – vous caresser – vous polir sans fin – sans autre envie que de m'endormir avec vous.
Elle a parlé mais ne reviendra pas, la fille aux pieds nus et aux bras blancs de mes rêves évanouis. Plus rien ne bouge.
À nos amours.

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Commentaires
E
hé oui amour de la vie!!!<br /> le soleil nous le fête tout les jours
S
Je ne suis pas déçu de m'être attardé sur votre prose poétique et j'aime particulièrement cette phrase "Fantasmagorie imbécile d'un vertige embrumé" qui me semble bien résumer les divagations parfois imbéciles mais souvent si belles des poètes.
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