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16 juin 2009

avant-guerre

La feuille est tombée. Fini le temps des cerises. Dehors le bruit sourd des tambours. La guerre est à nos portes. Elle étend doucement son manteau spectral.
Les pigeons se transforment en corbeaux. La bougie de l'avenir vacille et s'éteint. Tristes topiques. Ultime pandémie.
Relents d'espoir – Vénus de barrière – Rêves solitaires – Amours d'hiver – Il n'est plus temps de naître – Jour de tristesse – Jour de deuil – Glas d'enfer.
D'où me vient cette angoisse à cette heure du jour, à l'orée de la nuit ? Quel sombre dessein voile mon regard ? Quels nuages s'amoncelle-t-il dans un ciel serein qu'ils ne devraient pas troubler ?
Tout est écrit – passé – avenir – plaisirs – souffrances –
Tout est dit – rien ne peut se taire – rien ne peut arriver qui n'ait déjà été normé – accepté – préparé.
L'autre n'est pas mon ennemi. Celui-ci est bien caché au fond de moi et n'attend que le moment d'être réveillé.
Ainsi vit la guerre – parfois endormie, mais toujours prête à revenir, à revivre – à ressusciter dans les cœurs et les esprits.
Elle est constitutive de l'humanité, amie des poètes – mère des héros et des saints. Elle permet aussi de refonder l'homme – de lui redonner ce goût et ce sens de la vie qu'il avait oublié.
Les enfants qu'elle tue sont autant de martyrs – et les mères redeviennent fécondes.
Qui peut vouloir supprimer une hydre aussi puissante et aussi généreuse – et aussi progressiste – et aussi indispensable ?

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