Joyeux Noël. Bonne Année. Meilleurs vœux. Ils

Joyeux Noël. Bonne Année. Meilleurs vœux. Ils sont tous là avec moi ce soir, mes frères et sœurs en écriture. Je les entends. Je les attends. Leurs paroles me chantent aux oreilles – se glissent en moi – m'accompagnent, me remplissent. En fait, je n'écris que pour les lire – les voir – les toucher – être avec eux – les aimer – même lorsque je trouve étranges leurs propos – éraillé le son de leur voix et précipité leur souffle.
Je les respire, les bois, les aspire. Ils sont le tintement au loin, le croassement des corneilles, le gazouillis des oiseaux, le bruit du vent, le ressac de la mer. Ils sont mes enfants, mes parents, mes petits-enfants. Je les berce. Je les porte. Je suis avec eux. Le chant de la bouilloire, les bulles du cidre. Les croix de bois alignées à l'infini dans un chant de désespoir – comme autant d'anges fauchés à l'aube de leur vie. Textes de soldats, textes de prisonniers – si pleins de vie – d'amour – d'espérance. Textes pleins de larmes. Poèmes sans fin comme des cris, des bouées sur une mer démontée. Hymne à la vie.
En fait je n'écris que pour lire – et c'est bien vos mots à vous qui m'envahissent, me touchent, me remplissent. J'aime les entendre, les goûter, les découvrir – comme des morceaux d'âmes, des lambeaux de corps, des souvenirs chéris. Ils donnent sens aux miens. Ils bercent mes insomnies. Je. Toi. Image. Sourire de l'autre qui s'origine, se dévoile, se donne sans voile, sans restriction, sans pudeur. Seulement la vérité – la nudité – mon regard d'écrivant et ma gratitude pour ces instants de rencontre – de partage.
Ecriture d'atelier, écriture à plusieurs mains, à plusieurs voix, à plusieurs cœurs – comme ces verres échangés sur une table de bastringue. Chacun y va de sa ritournelle, chacun entonne sa petite chanson, celle dont il n'arrive pas à se débarrasser, celle qui l'obsède depuis tant de temps et qui ressemble tant à la mienne. Soirée d'hiver – dehors le givre, la glace, la froidure et les souvenirs. Avec vous un peu de chaleur – comme un vin chaud – une tisane au miel – une main tendue.
Ce qui s'ouvre – se ferme – se tend – se distend. Ce que j'imagine – je touche – je vois – je sens. Ce qui m'habite – vos mots – vos maux – mes mots – memo – tes mots.

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[anne]

votre blog est un puzzle, un puzzle de mots, les lire et les relire ainsi isolés ou si peu accompagnés les leste de matière ou plutôt les recréent totalement, c'est très curieux comme sensation. Déstabilisant. Et c'est bien...