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20 avril 2010

J'ai su aujourd'hui que je ne saurai pas – si

J'ai su aujourd'hui que je ne saurai pas – si j'ai jamais su, sans que je le puisse, ni ne le sache. Mais comme personne ne le saura jamais, quelle importance...
Enfin ça ne m'empêchera pas de te dire que je préfère ignorer où tu es – ce que tu fais – qui tu es – comment – avec qui – un beau jour – sans bruit – sans moi.
C'est à la fois rassurant, réconfortant, de ne pas avoir de tes nouvelles car je peux tout imaginer – reconstruire – te tenir la main – être à tes côtés sans même que tu le saches. Mais jusqu'où ? Jusqu'à quand ?
Brusquement tout peut s'écrouler – tout peut arriver – advenir – surgir – Comme quand le jour se lève – à l'aube – écartant doucement les lambeaux de la nuit.
Sauras-tu un jour combien tu m'as accompagné – combien de fois je me suis rappelé ton sourire, j'ai cherché ma voie dans ton regard – à l'ombre de tes doigts.
Seule l'ignorance peut éclairer l'amour – lui rendre sa singularité – son unicité – mélange absolu du tout et du rien, du passé et du futur –  Sombre clarté venue d'on ne sait où – à l'aube de la vie – à l'orée de la mort.
Rien n'arrive – Tout s'en va – jusqu'à toi – Ainsi parle l'ignorance lorsque la question lui est posée de nous montrer ce qui ne peut arriver – Ainsi le jour succède à la nuit – La naissance à la mort et s'étend au loin le nuage de mes souvenirs – Obscurcissement – voile qui recouvre la terre – zébré d'éclairs argentés.
Peut-être alors de ces ténèbres surgira une lumière ? un point lumineux comme un repère magique.
Restons-en là – car qui saurait – s'il devait arriver que j'en sache quelque chose pour une fois. Ainsi il peut se produire que la fleur devance le printemps – N'avez-vous jamais vu un perce-neige  – une violette – un crocus – un narcisse – lorsqu'ils se dressent sans bruit pour accueillir le nouvel âge alors que se font encore sentir les frimas de l'hiver ? Personne ne sait rien de ce nouveau miracle – On ne peut que l'attendre – Ainsi se confondent fleur et amitié – vent et tempête – bruit et fureur – joie et larmes – celui qui vient et celle qui s'en va – comme pétales au vent.

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