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1 juin 2010

Le goût des choses. Le goût des gens. Ce qui se

Le goût des choses. Le goût des gens. Ce qui se croque – se suce – se mord – s'écrase – se mâche – s'avale.
Prendre quelque chose, le manger – le goûter – l'ingérer. Chaque année lorsque le printemps arrive avec les premières cerises, le miracle se reproduit. Passage de la branche à la main, de la main à la bouche. Sensation étrange  – goût du fruit.
En même temps – quelque chose se produit dans l'ordre du souvenir. Le retour du temps – les réminiscences de ressenti – ce qui se reproduira l'an prochain. Promesse et aboutissement. Tout ça dans le même geste – la même sensation.
Comme si la permanence permettait d'accéder à quelque chose d'impermanent – de toujours existant – d'éternel peut-être. Ainsi en est-il lorsque j'ai croisé ton regard – un autre jour je ne sais plus quand. Sauf qu'il me rappelait que rien ne s'oublie jamais – pas plus le goût de la cerise que la chaleur de ton sourire.
De la même façon la réalité inconnue n'a pas d'autre fonction que celle d'alimenter le rêve – que j'ai fait un jour de e rencontrer et de te confier ce qui m'importait le plus – ce que je désirais tant mordre – à l'image de cette cerise nouvelle et juteuse – pleine d'arômes et de souvenirs.
Certes il existe d'autres fruits, d'autres compagnons – d'autres amis – comme un paysage nouveau – un enfant inconnu. Qui tiendra la promesse de ce qui n'est pas encore advenu ? Qui parlera ?
Les mots aussi sont accrochés à des branches.
Ils ont aussi des goûs étranges – nouveaux – une saveur d'ailleurs et un goût de promesse. Ils sont autant de cerises d'un arbres multicolore aux fruits défendus.
Ils arrivent à mes oreilles comme un doux tintement. Ils me parlent du passé, du présent, de l'avenir et aussi de toi. Il me faut les inventer alors que je n'arrive qu'à les goûter.
Il faut pourtant que j'arrive à me rappeler le goût de la cerise – même si ce n'était qu'un rêve oublié – comme tous les rêves dont la fonction même est leur disparition dans le labyrinthe de l'être.
Qu'il est difficile de se souvenir – difficile d'aimer – difficile de vivre – difficile de mourir lorsqu'arrive le temps des cerises – un soir, un jour, une fois – une autre fois...

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