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31 août 2010

Jeux d'eau – éclaboussures – les enfants jouent

Jeux d'eau – éclaboussures – les enfants jouent dans la fontaine. Penché sur ma feuille doucement ma plume glisse entre les mots. Elle accompagne les voix – se penche par la fenêtre – accroche un regard – accompagne le vent – souffle l'esprit. Etre regardé sans être vu – aimé sans autre désir que celui d'être avec – partager le même instant – boire la même eau – écouter les mêmes bruits.
Doucement le chant s'éteint. Le soir tombe. Je me retrouve dans un ailleurs – une dimension éthérée – au-delà du temps et de la découverte – comme lorsqu'un vol de moineaux se disperse tout effarouché avant de revenir aussi vite picorer les miettes que leur propose une vieille dame.
Ce regard d'enfant étonné par la vie – ébloui de lumière – avide d'images – pour qui seul compte le jeu – les rires et l'amitié.
Je n'en sais plus rien. Il m'échappe chaque jour un peu plus – ce souvenir couvert d'oubli – comme chute de feuilles sous l'arbre de vie – déjà l'automne frappe au carreau.
Je suis si heureux de vous retrouver ce soir – au coin de l'âtre pour une ultime veillée – moment hors du temps où se mêle le présent, le passé et le futur – lieu d'écoute – lieu de lien d'amitié – et d'ombres.
Humanité en devenir – poète en herbe – il ne me souvient plus du temps de l'enfance et de ses rêves et de ses projets et de ses espoirs. Pourtant il est si proche – juste là derrière la vitre, à portée de main – de regard – et si loin – au milieu des brumes de l'existence – des ombres disparues comme autant de feux follets.
Ton image émerge au bout de la rue. Tu es revenue comme l'autre soir – un sourire – un pas – un regard – un mot – tout ce qui m'échappe – tout ce que je ne retrouve qu'avec les mots de l'écriture – dans un monde à réinventer – à recréer – à accomplir.
Cette écriture sans limite, au-delà du temps et de l'espace et pourtant contenue dans cette feuille toute entière. Je suis écrit par elle – elle me donne forme et espérance. Elle nourrit mon esprit – anime mes nuits – guide mes pas. Elle me donne la main, comme à un enfant – elle me tient chaud les soirs d'hiver – me rafraîchit l'été – me souffle dans l'oreille comme une chanson douce.
Dehors les enfants continuent leurs jeux. Ils écrivent leur vie. Ils me racontent la mienne, parce qu'on ne peut écrire que ce qu'on a déjà joué, que ce qui nous a rempli, que ce dont on peut se souvenir.
Le jeu de la vie – le vent du soir – Le temps des rêves – écrire un jeu – jouer à écrire – à dire – à écouter – à aimer.
Nostalgie nocturne au pied de la fontaine – dans un éclat de vie – un éclat de rire – un rayon de lune.
Un lapin dans les phares – sur la route – il court – il court avant de se glisser dans l'ombre. Ouf – sauvé – pour cette fois.
Une page d'écriture se referme – une autre s'ouvre – celle qui ne s'est pas écrite – pas encore – celle qui se joue – et nous éclabousse encore une fois.

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