Romans – Brigitte – Le puits du cheval – la rue

Romans – Brigitte – Le puits du cheval – la rue Pêcherie – autant d'éléments à mettre ensemble – à réunir – à envisager – Le moment – Au fait : Quelle heure est-il ? Quel jour sommes-nous ? De quel mois ? de quelle année ? A côté de St Barnard – au bord de l'Isère – à côté de chez Brigitte – la couleur – le trait – la représentation de chacun des évènements qui émaillent son existence – présence au monde – présence à soi – ce que je fais, ce que je ne fais pas – ce que je dois faire – entre les deux, ce que j'aurais pu faire – le regard de Brigitte – comme des yeux posés sur une toile, qui regarde le monde – une signature en bas de la page qui permet d'identifier celui qui parle – mais aussi celui qui se tait – Brigitte ne peint pas pour montrer – elle ne regarde pas pour voir – mais bien pour être vue – et pour vivre – Je suis ce que je montre – le monde ne peut être appréhendé, saisi qu'avec les mains qui peignent et le regard qui prend.
M'aurait-elle appris à écrire ?
J'ai eu la chance de la rencontrer un jour dans un endroit sans nom – un lieu de misère – de souffrance – un monde sans vie et sans espoir – dont on ne peut que vouloir s'échapper – je ne sais comment elle y est parvenue – pour s'installer rue Pêcherie – chez Bernard si près de St Barnard, comme si quelque part entre rêve et réalité, entre soir et matin – entre vents et marées...
J'ai connu Brigitte enfant et je la retrouve quarante ans plus tard – identique à elle-même – présente à tous – ce qui n'a pas changé, c'est son regard – sa capacité à voir et à saisir par le regard comme elle aime à saisir les gens dans son objectif – et dans sa peinture – ses mains restent attachées comme avant – passer de l'inhumanité à l'humanité – d'elle aux autres – capacité à revenir...

H.Duclos