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4 janvier 2011

Dehors, le vent s'est levé. De grandes rafales

Dehors, le vent s'est levé. De grandes rafales parcourant la nuit. Le passant s'est réfugié dans l'encoignure d'une porte cochère. Entre deux bourrasques, il tente une laborieuse progression vers son antre protectrice. Encore un saut, puis un autre...
Jusqu'où donc ira-t-il ainsi en rasant les murs ?
Ailleurs un jeune homme, presqu'un enfant, se glisse avec peine dans son abri en carton avec un mauvais duvet. Il se prépare à affronter une courte nuit d'insomnie, par ces temps rigoureux. Il est en voyage. Il a quitté sa maison depuis presque un an et il essaie d'atteindre ce but impossible, cette terre d'accueil où il pourra sans crainte vivre et grandir. Au-dessus de lui, sur le pont, il entend passer des gens qui se hâtent vers leur nid douillet... et la chaleur du foyer dont il rêve peut-être.
J'écoute moi aussi les non-bruits de la nuit et ses silences étourdissants. Être là où je ne suis pas – en un lieu où un autre est passé – dans une dimension inatteignable.
Les mots m'entourent comme des oripeaux – des guenilles où je cherche un peu de chaleur – de protection contre les frimas et la glace. Ils m'accompagnent dans cette expédition définitive vers un monde inconnu peuplé de fantômes et de souvenirs.
Existe-t-il quelque part un pays sans fin – sans frontières – sans murs ? comme un pays où les mots signifieraient – pourraient se dire – le pays des sons, de la musique et des fleurs – une sorte de paradis où les enfants ne vivraient plus dans la rue – où les voyageurs trouveraient un refuge – un pays de douceur, de miel et de senteurs estivales ?
Rêve ou réalité – espoir ou promesse.
Pourquoi ce grondement dans le lointain ? S'agit-il d'une tempête – d'une guerre – des cavaliers de l'apocalypse – ou d'un vent funeste annonciateur de massacres.
Doucement en haut d'une colline tournent les ailes d'un moulin. Au creux d'un vallon, le murmure d'un ruisseau. Dans la haie, la ritournelle d'un oiseau.
Là-haut, luit le soleil. Le jour envahit l'espace couleur d'espoir et de rosée.
Cette succession m'envahit, remplit mes pores et mes poumons. Ailleurs dort un enfant dans le ventre de sa mère. Il est source de joie – promesse de victoire – espérance et amitié – comme si un autre jour pouvait advenir, à une autre époque, dans un autre temps.
Lorsqu'un coussin vole où se posera-t-il ? Toujours ailleurs jamais ici – pas maintenant – jusqu'à quand et pour quel projet – pour quel dessein – pour quelle cause ?
Ainsi la course de l'astre à l'horizon de nos rêves.
Ainsi le pas du laboureur à l'orée du sillon.
Et la berceuse à l'oreille du nourrisson.

Mondrian mondrian_grey_tree

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