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5 avril 2011

J'ai longtemps attendu que le jour vienne,

J'ai longtemps attendu que le jour vienne, éclaire le parvis de l'église. J'aurais tant aimé le revoir encore une fois avant qu'il ne disparaisse à l'horizon.
J'ai cherché ta main à tâtons dans l'obscurité sans parvenir à la trouver.
Et alors une voix s'est élevée pour dire ce que je voulais entendre.
Une enfant s'est cachée derrière la fontaine. Comme un vol d'étourneaux jaillit de l'arbre de la place.
Dehors le jour s'accroche comme une araignée à son fil. Equilibre fragile comme un rire d'enfant.
Quelque part je crois entendre voler une mouche. Elle s'est posée avant de reprendre son chemin.
Elle est toujours là à m'observer. Elle m'a attendu l'entendre voler.
Pendant que dehors jouent les enfants au ballon prisonnier, garçons d'un côté, filles de l'autre.
Ce qui arrive est ténu comme un fil tendu au-dessus du vide – passerelle entre deux mondes – sourire esquissé – regard noyé.
Il n'est pas encore écrit, le mot qui embrasse le regard. Tout reste à dire – à faire – à écouter.
La révolution gronde au loin comme un immense jeu d'enfants. Le monde craque sous le pas des armées en mouvement. Bruit de bottes – roulement des chenilles – vrombissement d'avions. La guerre – la tempête – le soleil et la mort.
Pourtant c'est bien du printemps qu'il s'agit.
C'est bien des enfants qui jouent à la fontaine.
C'est bien un nouveau jour qui se lèvera demain.
Les mots pour en parler sont encore à inventer – à découvrir.
Nul ne sait quelle tempête se cache sous les flots – ni qui sortira le premier du chaos annoncé – d'où soufflera le vent de la révolte – jusqu'où se dressera l'arc-en-ciel coloré – quand saurai-je enfin parvenir à mes fins – de quoi me nourrirai-je au banquet de la vie – sur quelle monture pourrai-je parcourir le monde – avec quel ami retrouverai-je le chemin de l'asile.
La nuit n'en finit plus d'arriver, ni le jour de disparaître, derrière les murs noirs d'une église privée d'adorateurs.
Il n'est pas de chants plus beaux que les chants silencieux des ombres soulevées par le vent des souvenirs.
Plus un bruit. Plus un souffle. Plus une mouche. Le silence s'étend comme le dormeur du val sur le sol mordoré des palais écroulés.
J'y suis.

Caspar David Friedrich David_Caspar_Friedrich__Das_Eismer

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