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26 avril 2011

Un rayon de soleil – éblouissant – à partir

Un rayon de soleil – éblouissant – à partir duquel se construit tout un réseau d'ombres aux mille nuances. Éclair de lumière. Reflet d'une existence noyée par l'ombre.

Pas très loin la fontaine et son bruit d'eau. Un peu plus loin le pont sur la rivière où coule une eau tourbillonnante – une eau glacée de souvenirs – une eau écarlate à la lumière du soir.

Les choses qui reviennent – le jour, la nuit – le soleil et l'eau.

L'eau de la fontaine, de la rivière, du fleuve, de la mer. Un pays où coulent l'eau, le soleil et le miel – le pays de l'enfance – le pays de l'origine. Le fleuve de la vie où l'eau se transforme sans arrêt en restant la même. L'eau de la naissance. L'eau du désir. L'eau qui recouvre, nourrit, désaltère, remplit, nettoie, lave, emporte.

Le fleuve sans fin où coulent les illusions, les rêves. L'eau de la foule – l'eau de l'autre – l'eau du baptême – de l'amour – de la foi. Eau miraculeuse. Eau bénite. Eau à la voix toujours changeante. Chant de l'eau. Eau de source. Eau nourricière. Mère eau. Eau de vie. Eau de mort. Flots glauques – boueux – insondables, sans fin et sans fond – soir de tempête – de cris – de hurlements – de craquements – flots dévastateurs – impétueux – rugissants.

Du haut de son balcon, elle contemple longuement la rivière qui coule inexorablement, à l'instar du temps de l'existence, comme si rien ne pouvait en rompre le cours. Pourtant c'est bien la même eau qui emporte tout avec elle, qui recouvre l'espace – et noie les souvenirs.

En fait chaque jour j'attends l'eau nouvelle – celle qui désaltère, remplit, restaure, ramène ce que l'on croyait à jamais enfoui. Ce auquel on tient le plus – ce message inouï et inespéré que l'on confie un jour à une bouteille lancée dans les flots. Il a à voir avec celui qui naît de l'écriture d'un soir, en direction d'une inconnue sans voix et sans regard, la femme voilée nimbée d'étoffe et d'ombre, aussi insaisissable que le vent.

Dehors un enfant joue – parce qu'il est indispensable que cela se passe ainsi lorsque tout arrive – le jeu de l'enfant comme l'eau du fleuve – le vent de la mer – le coucher de soleil lorsque le soir tombe.

Le bruit étourdissant du silence vespéral qui n'est même pas rompu par le tintement des cloches.

Et puis les mots, comme l'eau – sans bruit, sans goût, sans odeur. Des mots vides – des mots sans voix – des mots sans lendemain – sans passé – mots liquides, mots vains – mots creux.

Van Gogh Blumenbeete_in_Holland__April_1883__National_Gallery_of_Art__Washington 

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