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14 juin 2011

J'ai toujours rêvé ma vie.Je ne sais d'où vient

J'ai toujours rêvé ma vie.
Je ne sais d'où vient cette phrase. De très loin ou de nulle part – ou peut-être d'un rêve lointain au cours d'une nuit sans fin.
Rêve et réalité s'entrechoquent, s'emmêlent, se confondent de la même façon que jour et nuit, que l'un et l'autre, que toi et moi, que vie et mort.
Et l'écriture est aussi le lieu de la rencontre entre tous ces éléments, entre toutes ces contradictions, ces impossibilités.
J'ai à être et pour cela je suis venu. Mais je sais aussi que cela est inatteignable – tout juste imaginable et c'est là que le rêve devient inextinguible – indispensable – presque vrai – suis-je encore dans l'ordre du réel – du normal et pas dans celui de la folie ? Quellle image peut dépeindre cet état – en rendre compte – l'éclairer ? J'ai longtemps cru que la raison gouvernait le monde et qu'il suffisait de le repenser – de l'éclairer pour lui rendre, lui donner un peu plus d'humanité – le rendre plus juste et plus vivable.
En fait, il ne faut surtout pas – il n'a pas besoin d'être pensé – seulement d'être vécu – d'être accepté – d'être aimé. Lui est aussi un autre – l'autre de chacun de nous – l'autre de tous. Il a lui aussi à être vu, avec ses contradictions – ses colères – ses matins calmes et ses tempêtes rugissantes.
J'ai cru que le monde était immense. Il ne l'est que par sa diversité – ses couleurs – ses humeurs – sa multiplicité.
En réalité il est tout petit – et seulement à l'image d'un navire qui traverserait l'univers vers nulle part sans que l'on puisse savoir d'où il vient.
Il est bien à l'image de chacun – du moindre de ses habitants, lancé dans une course sans fin entre deux points inconnus.
Ce que j'écris, je ne pourrais le dire parce que hors du sens commun, inaudible, et que seule l'écriture permet de parler à ceux qui n'ont ni yeux, ni oreilles, à ceux qui n'existent plus, à ceux qui ne sont pas encore nés. 
Il existe donc de paroles qui viennent de nulle part et vont nulle part – à l'image de l'astre terrestre et de son étoile et de sa galaxie et du monde qui nous entoure, nous berce et nous contient.
Nous avons cru pouvoir échapper à ce déterminisme en inventant Dieu – omnipotent et généreux, capable, lui, de nous montrer la direction qu'il fallait prendre.
Mais où est donc passé le pilote ? En faut-il vraiment un ? 
Ne pourrions-nous accepter un jour notre destin de voyageur ? Visiteur du soir – pèlerin d'Emmaüs – voyageur sans bagage – sans visage – sans visa – sans espoir et sans autre compagnon que celui de devant, de derrière, qui nous guide et nous accompagne, nous soutient et nous encourage, nous montre le chemin et nous suit fidèlement... 

Bruegel aveugles

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