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7 juin 2011

La vie s'écoule doucement comme l'eau de la

La vie s'écoule doucement comme l'eau de la fontaine – la rivière – tel un fleuve – inexorable – bouillonnante – généreuse.
Et puis surgit la mort – moment suspendu – éclaboussant – stupéfiant – inattendu.
Entre les deux ces quelques mots griffonnés à la hâte – espèce de testament – de tentative désespérée de fixer quelque chose – d'appeler au secours – de s'accrocher quelque part – d'échapper à la solitude absolue, à l'ignorance commune – je ne peux pas mourir tant que je peux parler – écrire, dire, raconter, me souvenir, m'adresser à ceux qui m'entourent – m'écoutent – me supportent.
Longue plainte silencieuse – mots éternels – langage des dieux. Arrêter le temps, vaincre la mort à la suite d'Orphée. Tant de poètes, d'aèdes s'y sont employés – et n'en sont pas revenus.
La mort est aussi un chant sans retour – sans fin – un endroit riche d'humanité aux harmonies incomparables – un lieu où chacun peut se retrouver – se rencontrer – exister.
Arriver au port – au bout du parcours obligé – à cet endroit où se mélangent le fleuve et la mer – où les cloches ne sont pas forcées de se taire – où chaque pèlerin se retrouve.
Écrire pour continuer à vivre et aussi pour accepter de mourir – à l'image de la page noircie, du livre qui se referme.
Enfin n'avoir plus rien à dire, plus rien à faire – accepter d'entendre le chant du monde – écouter sa musique – ne plus rien attendre – enfin – encore. 

Giotto giotto

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