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10 février 2009

Le bruit de la mer m'envahit ce soir comme une

Le bruit de la mer m'envahit ce soir comme une houle sans fin et sans bruit. Je me laisse porter par le vent, les courants, sans savoir où ils me conduiront.
Les mots roulent. Le sol se dérobe. Les mots se bousculent, se heurtent, s'entrechoquent, se brisent sur les rochers.
Personne n'entend - personne n'écoute - rien ne se passe - tout est perte - tout est arrivé ce soir - comme des talons sur le trottoir - une ombre dans la nuit.
Vous ai-je jamais parlé de ma sœur - enfermée dans sa chambre par la maladie - isolée de la vie et du monde - perdue dans son monde étroit comme d'autres au milieu du désert. A l'affût des bruits de la terre - à l'unisson de toutes les misères.
Elle est partie un jour, sans bruit, sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger - au bout d'une courte, longue vie de contemplation, d'observation - J'ai parfois l'impression de continuer sa quête du sens, son espoir de voir renaître un monde plus juste, plus serein, plus convivial, plus accueillant.
Quand je suis arrivé, d'où étais-je donc parti ?
Quels pas m'ont conduit jusqu'ici ? Est-ce un chemin, une route ?
Les galets roulent sous mes pas. L'horizon s'obscurcit. Le ciel se couvre de nuages sombres. Dehors un chant s'élève. Je ne sais plus où je suis - ni ou j'en suis - je ne sais plus ce que tu es devenue - ce qui t'accompagne - ce qui t'habite.
Es-tu suele ? Es-tu triste ? A quoi penses-tu ?
Qui viendra te donner la main - un sourire - une parole de bienvenue - de réconfort - d'amitié ?
Je suis avec toi - avec vous - mes chers absents - mes seuls présents - ceux qui m'habitent - ceux qui m'accompagnent sur la grêve de mes souvenirs - ma mère - mon amie - ma sœur - compagnes disparues - revenues au gré des vagues de mon passé.
Et toi le père absent de mes regrets - protecteur de mes jeunes années - amoureux des mots et des syllabes.
Compagnons de mes veillées, habitants de ma maison de verre. Je partage encore avec vous un chemin du souvenir. Vous êtes là quand j'ai besoin de vous - de ne plus être seul - de ne plus être ailleurs.
Présence du passé, lendemain du souvenir.
Vous remercierai-je assez pour tout ce que vous m'avez donné, pour tout ce que je vous dois - pour ce que vous êtes - réponses - à ce qui me ramène sur la berge, au port de l'angoisse et sur l'île de Cithère.
Il n'est plus de jours, plus de nuits, plus de ciel.
Il est là comme la première fois, comme la naissance du monde, l'espoir d'un enfant, le sourire du nouveau-né au seuil d'une nouvelle vie, d'un nouveau monde. Il lui reste à naître. tout pourra alors recommencer et ce sera le premier jour.
Et ce sera le printemps - et ce sera l'été.
Chaleur - vie - recommencement - chant du monde comme un babil d'enfant. L'amandier est en fleurs.

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Commentaires
L
j'adore
C
Tout pourra recommencer et ce sera le premier jour.<br /> J'adore cette phrase qui dit l'espoir de renouveau.<br /> J'attends la suite de tes écritures !
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