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19 mai 2009

j'ai fait un rêve

Quelle différence entre la parole qui cause et celle qui ne cause pas – celle qui parle pour ne rien dire – celle qui n'a rien à dire – rien à cafter – rien à foutre – rien à braire ?
Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? Je suis entré dans l'abbatiale – fraîcheur – musique d'orgue – silence – lumière dans les vitraux – patience paisible – mystère – pierres usées – polies – patinées par les siècles et les fumées d'encens.
Et puis rien – ou plutôt rien d'autre – que l'écoulement d'une rue silencieuse hantée par la fontaine de mes fantasmes. A présent les mots se posent sur la feuille sans ordre, sans but, sans autre désir que celui de la recouvrir de mon incompréhension originelle. Plus de différence entre se taire et parler – entre rime et mourir – entre aimer et haïr. Du vertige au vestige. Dans un coin se tenait un vieux chat tout râpeux dans l'attente d'une caresse hypothétique. Ailleurs s'élève une voix comme un murmure de fontaine – un gazouillis d'oiseau.
Tout est là dans cet instant – insaisissable – impossible à décrire – impossible à enfermer dans un ret de mots sans fond.
Seul – sans autre attache – sans musique – à la poursuite d'une image – d'un souvenir irréel – d'une rencontre sans objet – d'une autre effacé, cet autre moi inconnu qui se cache au détour d'une page ennamourée au fil des mots jetés comme une poignée de gravier sur le sable de mes insomnies.
Rien ne reste hormis les rêves embrumés d'une chaude soirée printanière – Rire d'une enfant – Rime d'un jour – Ainsi, encore une fois, j'ai cru que j'arriverais à atteindre cet endroit inconnu que je cherche sans relâche – celui où le mot et la chose pourront enfin se rencontrer – celui ou je et toi se regarderont enfin en face – sans qu'il soit nécessaire d'échanger autre chose que le regard d'un passé intemporel et vain.
Soudure du soir – Vertige de la nuit – Chant de la chouette.
Inespérance du lendemain à l'aube de mes regrets.
Il est donc arrivé celui que je n'attendais plus.
Et c'est bien comme ça. Parce que si le mot et la chose ne sont pas différents, le ciel et l'enfer non plus –
le jour et la nuit – le ruisseau et la rue – la guerre et la paix – lui et elle – Nous et vous. Ce soir encore – à la lumière d'un mot qui ne peut pas s'écrire – ourdi de silence et d'ombre – geste inutile vers un ciel d'encre –
J'efface tout et je recommence. Je disais donc que la terre était ronde et les hommes charmants et que j'ai fait un rêve...

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