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18 janvier 2011

La soirée s'étale doucement – sans bruit – sans

La soirée s'étale doucement – sans bruit – sans résonance.
Il n'est point temps de le dire. Plus rien ne peut se dire de ce qui n'est pas encore arrivé – et qui pourtant un beau jour finira bien par se produire.
Il est aussi des goûts étranges – à la saveur sans fond, sans retenue – qui peuvent inonder l'être le plus insipide.
Sur la place – en face des étoiles – pas très loin d'ici – il va peut-être arriver – cet évènement en forme de mots – couvert de fourrure – plein de sel – comme un regard d'animal.
Et cette fois encore plus rien. Qu'en sais-je ? Comment l'expliquer ?
Magie de l'écriture lorsqu'elle prend la parole – que les mots s'entassent comme un tas de cailloux au bord d'une route. On dirait bien un de ces chemins de traverse où le poids de la solitude prend tout d'un coup une autre dimension...
Combien d'hommes se sont perdus et vont encore se perdre dans cette quête, sans autre objet que de se retrouver un jour comme aujourd'hui, en un lieu secret et obscur où bruissent des cigales.
Mot sans saveur – sans couleur – mot lisse – mot nu – à l'image d'un nouveau né qui cherche sa respiration à la sortie de l'antre humide du monde des origines.
Comment le dire – le rappeler – ce moment sans voix – ce jaillissement de l'ailleurs – cet avant mot – avant moi.
Il n'est pas encore arrivé le temps du retour – le temps de partir – dans le monde du silence – autre caverne secrète – monde des ombres, de la pluie et du vent – battu par les vagues.
Juste comme ça – encore une fois – un moment – un mot – un instant – le temps de le dire – un sourire – Enfin se taire – et pouvoir être entendu.
Ce qui se dérobe – ce qui n'aboutit pas.
La place du rien – Le silence des mots dans un monde sans fard – un monde transparent – comme une lumière noire...
Encore une fois ce sentiment de refermer la main sur quelque chose qui ne peut être saisi – du sable – de l'eau, du vent...
L'ombre du jour – l'ombre des jours – La forêt des ombres comme autant d'arbres immobiles.
Jusqu'où – en quel lieu ? Pourquoi dans le lointain les nuages emplissent-ils l'horizon de leur vacarme et de leur rage ?
La violence vient aussi du monde silencieux des masses nébuleuses. L'écrivain a lui aussi a dire sa révolte et sa lassitude. Il laisse échapper le souffle et la colère. Il ressemble au vent, à l'orage et à la plainte. Il est couvert de guenilles et d'oripeaux. Il n'est pas encore sorti du fond de la mer.

Turner maggiore

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