Le bruit du crayon sur la feuille. La nuit qui

Le bruit du crayon sur la feuille. La nuit qui tombe. Non, je ne vous raconterai pas que j'ai revu Marco la semaine dernière – parce que ça faisait bien longtemps. Comme d'habitude il n'a même pas été surpris.
En effet pour lui le changement n'existe pas tant que lui-même reste ce qu'il est – point central d'humanité, centre d'un monde étrange et particulier où ne peuvent entrer que ceux qu'il invite.
De la même façon, quelque part, des religieux contemplatifs autorisent le monde – participent à l'humanisation des hommes – au même titre que les Indiens d'Amazonie, comme s'il existait quelque part des veilleurs – des humains dans un monde d'objets illusoires, d'images renversées.
Dans une autre dimension on pourrait imaginer que des écrits contiendraient en eux-mêmes tout ce que l'homme peut inventer – tout ce qu'il produit, ce qu'il nous restitue – texte sacré – texte sans fin – œuvre collective et universelle.
On pourrait aussi imaginer que lorsque quelqu'un écrit, il participe d'une certaine façon à cette œuvre unique, ce livre universel qui s'écrit chaque jour, à chaque instant, en tout lieu et qu'on appellerait l'histoire de l'homme.
Ainsi ce soir je partage avec vous un moment d'écriture commune – qui me relie à l'autre et à moi-même, à vous tous et aux autres.
Je suis venu vous dire que j'ai hâte de vous entendre et de m'entendre à travers vos mots – qui me diront ce que vous avez partagé avec moi – ce qui m'habite quand je suis avec vous – ce que chacun me donne.
Relier et relire dans un mouvement identique – répéter encore une fois – réentendre – réinventer chaque jour – aimer parfois peut-être – remettre ensemble – ramasser – résister et puis renaître.
Au fait, il paraît que c'est le printemps...

Gunther von Hagens d'après l'Homme de Vitruve (source)